Les Biostimulants: Importance, Types, Effet, et Efficacité
Les biostimulants sont des substances naturelles biologiques ajoutées au sol pour améliorer sa fertilité et stimule l’absorption des nutriments par les plantes . Ils s’ajoutent également avec les engrais et les pesticides foliaires pour améliorer leur efficacité, sans oublier qu’ils accroissent la tolérance de la plante aux différents facteurs de stress.
Bien que le marché des biostimulants soit en pleine croissance, beaucoup de techniciens et d’agriculteurs n’arrivent toujours pas à pleinement comprendre leur mode d’emploi, leurs particularités et leurs dangers.
Quoique jeune, le marché des biostimulants a pris de l’essor et continue d’afficher chaque année un fort taux de croissance par rapport au reste des secteurs des intrants agricoles. Ce marché a dépassé les 2,6 milliards de dollars en 2019 et devrait enregistrer un taux de croissance annuel composé de plus de 11,24% entre 2020 et 2025.
L’émergence de nouvelles technologies agricoles, en raison du nombre limité de terres cultivables, a contribué à l’évolution de l’industrie des biostimulants qui s’épanouirait d’avantage au cours de la période de prévision grâce à l’attention accrue accordée à l’augmentation de la productivité, couplée à une dégradation rapide des sols. En outre, les pratiques d’agriculture durable et organique contribueront à l’expansion de l’industrie des biostimulants
Le besoin des moyens sûrs pour augmenter et améliorer la production dans le cadre de l’agriculture durable développera d’avantage le secteur des biostimulants dans les années à venir, et notamment les acides aminés, les produits à base d’algues et les organismes vivants bénéfiques.
Les biostimulants ont de nombreuses fonctions. Ils améliorent l’efficience l’efficacité des engrais, le métabolisme, l’absorption d’eau et la production de chlorophylle. Les biostimulants renforcent l’activité antioxydante des plantes, réduisant ainsi les stress climatiques. Ainsi qu’ils contribuent à la lutte contre un défi principal dans le secteur agricole, soit l’oscillation climatique sévère. Ils permettent également de produire des cultures saisonnières pour des périodes plus longues et d’améliorer les rendements sur le marché.
Parmi les caractéristiques des biostimulants figurent leur faible empreinte écologique et leur nature non toxique. La pollution de l’eau et des sols ainsi que d’autres risques environnementaux imputés à l’emploi excessif d’engrais chimiques ont provoqué un dur revers pour l’industrie des engrais dans le monde entier, ce qui n’est pas le cas pour les biostimulants qui sont soucieux de l’environnement et la santé humaine.
Types de biostimulants :
- Les acides aminés
- Les acides humiques
- Les acides fulviques
- Les algues et leurs extraits
- Les micro-organismes tels que le mycorhize, le trichoderma, les bactéries qui stimulent la croissance des plantes telles que les fixatrices d’azote et les solubilisatrices des éléments, ainsi que les enzymes et les levures
- Les composés silicates
- D’autres substances
Sur quelles plantes principales agissent les biostimulants ?
Parmi les plantes qui consomment le plus de biostimulants figurent les cultures de plein champ telles que le maïs, le blé, l’orge, le soja et le coton qui sont à l’avant-garde du marché américain.
Importance et caractéristiques des biostimulants
- Un emploi flexible : les biostimulants peuvent être soit dispersés, soit intégrés dans l’eau d’irrigation au niveau des racines, soit associés aux semences. Certains biostimulants sont appliqués par voie foliaire, d’autres sont directement ajoutés au sol (ou d’autres milieux de culture) ou en traitement de semences.
- Stimulation des processus naturels : les biostimulants, et en particulier certains types d’acides aminés, interfèrent dans beaucoup de processus à l’intérieur de la plante. En outre, ils stimulent la production d’hormones dans les plantes, et produisent d’autres processus dans le sol (ou d’autres milieux de culture) autour de la plante. Leur effet peut être associé aux organismes microbiens au sol, aux lixiviates, aux acides humiques, aux extraits des matières organiques, etc., qui sont d’autant plus bénéfiques lorsque les biostimulants sont enfoncés dans le sol plutôt qu’employés par pulvérisation foliaire.
- Les biostimulants peuvent assurer une plus grande absorption des nutriments, que ce soit par pulvérisation foliaire ou par irrigation, et stimuler et renforcer les micro-organismes dans le sol (par irrigation), ce qui augmente la fixation biologique de l’azote ou la solubilité du phosphore, par exemple.
- Les biostimulants revêtent une importance particulière pour les fabricants d’engrais. En fait, le mélange en usine des catalyseurs et des engrais s’est avéré un excellent moyen de fournir de meilleurs produits, même s’il s’agit de produits normalisés distincts. L’emploi des biostimulants aux produits a permis à de nombreux fabricants de créer des produits de nouvelles normes et d’efficacité supérieure à un mélange manuel de compositions génériques. Il en va de même pour certaines composantes de pesticides, mais cette pratique est moins répandue que l’industrie des engrais.
- Tolérance au stress abiotique : les biostimulants agissent sur l’état général des plantes, renforçant ainsi leur tolérance aux conditions défavorables de croissance. De plus, certaines compositions aident la plante à mieux tolérer les stress abiotiques, comme la sécheresse, la salinité, la chaleur ou le froid.
- Amélioration de la qualité des cultures : comme toutes les compositions qui nourrissent les plantes et augmentent la fertilité des sols, les biostimulants peuvent directement affecter la qualité des cultures. Cela se produit en plusieurs manières, à savoir : en augmentant l’accès de la plante aux nutriments essentiels, en réduisant l’énergie consommée par la culture en période de stress, ou en ajoutant des peptides et des acides aminés, ce qui économise beaucoup d’énergie et de temps à la plante. Ces effets augmentent le rendement.
- Indépendamment de leur teneur en nutriments, les biostimulants peuvent contenir des éléments nutritifs déjà présents en eux et agissant comme des engrais, mais ils sont souvent de faibles taux, de sorte que l’avantage de ce biostimulant ne peut être attribué à l’effet des engrais qu’il contient. Les expériences ont montré que les nutriments déjà existants ne sont pas la cause de l’effet observé, mais leur présence contribue à l’augmentation de la capacité de la plante d’en bénéficier, même s’ils ne sont pas présents en larges quantités.
- Plusieurs biostimulants sont révélés capables à améliorer la santé des cultures et la résistance aux parasites. En conséquence, les dépenses auparavant consacrées aux pesticides seulement peuvent être versées sur d’autres substances et méthodes, telles que les pièges, les phéromones, et les biostimulants qui améliorent la santé des plantes et augmentent leur résistance. Dans d’autres cas, même avec les pesticides, les résultats obtenus des biostimulants sont tellement impressionnants qu’un agriculteur peut se passer du pesticide et des produits agrochimiques et acheter des biostimulants à leur place. Cela est particulièrement vrai pour les parasites / maladies légèrement nocives et pour les puissants pesticides biologiques.
- Favorisation du travail des pesticides : Les biostimulants favorisent le travail des pesticides de plusieurs façons. Ils peuvent se mélanger aux pesticides dans la phase de préparation ou, plus couramment, en préparant le liquide de pulvérisation dans un réservoir. L’un des modes proposés pour améliorer le travail des pesticides sur certains extraits végétaux, comme les algues, est la préservation du biostimulant d’un composant actif à la surface des feuilles, soit par la formation de micro-colloïdes en sucre, soit par la rétention d’une charge ionique. Un autre mode réside dans les extraits biologiques, à savoir la stimulation du métabolisme des microbes bénéfiques agissant comme des biopesticides. Cela pourrait être imputé à la présence de sources de carbone organique dans les extraits, mais également l’activation d’enzymes extracellulaires spécifiques dans le microbe, essentielles pour juguler les pathogènes, comme les chitinases. De plus, de nombreux produits à base d’acide humique comportent des facteurs pouvant améliorer l’absorption des ingrédients actifs des pesticides et des micronutriments à l’intérieur de la plante. Ce sont toutes des fonctions importantes et utiles qui favorisent le travail des phytopharmaceutiques. Il est recommandé de toujours suivre les instructions sur l’étiquette locale qui couvrent les modes d’emploi appropriés, les auxiliaires et la possibilité de faire des mélanges. Faites attention et lisez l’étiquette avant d’entamer votre travail.
Remarque : il va sans dire que les biostimulants n’améliorent pas toujours l’action des pesticides et que parfois, ils y ont peu d’influence ou en réduisent l’efficacité. Les risques potentiels peuvent inclure la fuite de l’ingrédient actif du pesticide, la production d’un contre-effet, la fourniture d’une source d’alimentation en carbone organique qui facilite la croissance d’agents pathogènes sélectifs et qui utilisent des biostimulants pour se développer avant d’entrer dans la phase de croissance parasitaire. Un autre effet négatif peut être un effet antioxydant sur la surface des feuilles pendant la période d’invasion des agents pathogènes lorsque la plante produit des dérivés réactifs de l’oxygène (DRO) pour lutter contre l’attaque. Un exemple d’antioxydant est le mannitol (trouvé à des niveaux très élevés dans certains extraits d’algues).
- Les biostimulants sont les nouveaux pesticides : bien que les pesticides se trouvent sur le marché mondial depuis des années, les utilisateurs finaux signalent souvent que le biostimulant a produit des effets positifs dans la lutte contre un certain ravageur ou une maladie. Des grandes entreprises de biostimulants ont étudié en profondeur ces rapports du terrain inattendus pour en comprendre la raison. Dans certains cas, cela a conduit au développement d’un biocide purifié ou extrait d’un seul composé d’un biostimulant. Ces nouveaux produits ont ensuite été enregistrés comme des biopesticides en soi. Parmi ces produits, on cite le chitosane enregistré comme un biocide organique dans l’Union européenne, les champignons commensaux tels que le trichoderma harzianum et les bio-engrais comme les bactéries solubilisatrices du phosphore.
Quand est-il nécessaire d’employer des biostimulants ?
- Lorsqu’on s’attend à un stress biotique auquel la tolérance des plantes doit être renforcée par des biostimulants spécifiques. Les biostimulants sont aussi nécessaires pour traiter les résultats du stress.
- Lorsque le marché de la consommation nécessite une rapide production, il faut utiliser des biostimulants pour stimuler la croissance.
- Lorsqu’on désire un bon investissement du terrain en peu de temps et en haute productivité.
- Lorsque la terre est impropre à l’agriculture traditionnelle, pour des raisons comme la salinité, la sécheresse, etc.
- Lorsqu’on désire une production de qualité dans des conditions défavorables.
- Les effets positifs du biostimulant sur les plantes doivent dépasser ses effets négatifs pour justifier son utilisation.
- L’avantage du biostimulant doit être adapté à la plante et à l’objectif pour lequel il est utilisé.
- Le biostimulant est un produit essentiel dans le programme de gestion intégrée des cultures.
- Le biostimulant est incontournable dans l’agriculture spécialisée, telle que l’agriculture biologique et l’agriculture durable.
- Dans notre pays, quand les engrais minéraux ne sont pas utilisés correctement ou quand les services des cultures (irrigation, fertilisation, pulvérisation), il importe d’utiliser des biostimulants pour maintenir le même niveau de rendement ou de qualité.
Essais sur le terrain
Les essais sur le terrain laissent savoir les effets des biostimulants en fonction des conditions du terrain. Comme il est parfois difficile de créer des conditions de terrain artificielles (comme une résistance accrue des plantes au stress salin ou au stress dû au froid) pour tester certains biostimulants, des essais répétés sur le terrain et dans de multiples zones auront plus d’avantages pour vérifier leur efficacité en termes de rendement et qualité. Il est assez nécessaire de confirmer l’efficacité d’un biostimulant en se basant sur des indicateurs mesurables, à savoir une production accélérée, une floraison précoce, une croissance plus rapide, un rendement accru, selon une méthode d’essai spécifique dans des conditions surveillées et contrôlées.
Par exemple, les essais sur le terrain peuvent démontrer qu’un biostimulant accélère la production pour une semaine dans des serres surveillées ou dans des laboratoires lorsqu’il est utilisé tôt dès la plantation, et démontrer son avantage général pour l’agriculteur en termes d’amélioration du rendement et/ou de production précoce. Enfin l’agriculteur s’en fout du produit et de la méthode s’ils ne donnent aucun résultat tangible à sa ferme.
Les entreprises respectables, telle que Debbane, mènent plusieurs essais dans plusieurs régions avant de lancer un nouveau biostimulant sur le marché. Elles vérifient les déclarations du fabricant en essayant le biostimulant sur plusieurs cultures, dans des conditions multiples et avec des possibilités étendues, effectuant ainsi des dizaines d’essais sur le terrain. Une fois assurées de l’efficacité du biostimulant, elles l’enregistrent et l’exportent. Faute de quoi, il n’est pas lancé sur le marché. Lorsque les données indiquent des incohérences dans le travail du biostimulant, les entreprises en cherchent les raisons et les solutions, ou développent le biostimulant ou sa méthode d’emploi. Les instructions d’utilisation et les résultats des tests locaux doivent permettre de déterminer les conditions et la manière dont le biostimulant donnera les performances optimales, ainsi que tous les facteurs pouvant avoir un impact sur son efficacité.
Quels sont les principaux pays producteurs de biostimulants ?
Quatre régions du monde : les États-Unis, le Canada, l’Espagne, la France, l’Italie, la Chine et l’Inde, le Chili et le Mexique. Les autres pays y travaillent encore, où cette industrie évolue rapidement aussi.
Remarques
Les biostimulants n’ont pas d’effet direct contre les ravageurs et ne peuvent donc pas tomber dans le cadre de réglementation des pesticides. Cependant, de nombreux biostimulants aident la plante à lutter contre les ravageurs d’une manière indirecte.
Les biostimulants diffèrent des régulateurs de croissance des plantes (hormones), en particulier les hormones synthétiques.
Les légumes et les grandes cultures de champ réagissent plus rapidement aux biostimulants végétaux que les arbres fruitiers, en particulier lorsqu’ils sont utilisés en traitement des semences.
Les plantes cultivées selon d’excellentes méthodes de culture réagissent moins aux biostimulants végétaux dans des conditions naturelles, car leur croissance et santé seraient déjà assurés.
La prochaine fois, nous passons en revue chaque type des biostimulants : algues, acides aminés, bio-engrais etc. Restez branchés !
Par Wael AM.